Montréal, 5 décembre 2012
Communiqué de presse
Réponse à l'éditorial intitulé «Les erreurs d'Hydro»
Monsieur Sansfaçon,
Votre éditorial, paru dans l'édition du Devoir du samedi 1er décembre, reprochant à la direction d'Hydro-Québec des erreurs de négociation appelle une mise au point.
Vous semblez croire en effet que le transport d'un éventuel bloc d'énergie du Bas-Churchill au Labrador sur le réseau d'Hydro-Québec est une pure question de négociation commerciale. Or il n'en est rien.
Hydro-Québec exploite un réseau de transport d'électricité ouvert, conformément aux tarifs et conditions approuvés par la Régie de l'énergie et aux exigences règlementaires de réciprocité de l'autorité américaine habilitée, la Federal Energy Regulatory Commission (FERC).
Le réseau de transport d'électricité du Québec est utilisé à pleine capacité; par voie de conséquence, il n'est pas possible de transiter des blocs importants d'électricité sans faire des investissements additionnels sur le réseau. Hydro-Québec investit d'ailleurs présentement 1,8 milliard de $ sur le réseau de transport dans le cadre du projet hydroélectrique de la rivière Romaine.
Pour transporter la production du Bas-Churchill à travers le Québec sur plus de 1500 kilomètres vers les États-Unis ou l'Ontario, des investissements de plusieurs milliards de dollars seraient requis sur le réseau de transport d'électricité du Québec. C'est la réponse qu'Hydro-Québec a donnée à la demande de transit de l'entreprise terre-neuvienne promoteur du projet du Bas-Churchill, Nalcor. Ainsi, conformément aux Tarifs et Conditions de transport approuvés par la Régie de l'Énergie et aux pratiques des réseaux de transport à l'échelle de l'Amérique du Nord, ce serait à la cliente Nalcor de payer l'investissement requis. Agir autrement reviendrait à faire assumer les coûts de plusieurs milliards de dollars par la clientèle du Québec. La Régie de l'énergie a d'ailleurs confirmé la justesse de cette interprétation le 11 mai 2010.
Par ailleurs, les perspectives quant aux marchés accessibles pour l'électricité coûteuse du Bas-Churchill ont finalement incité Nalcor et Terre-Neuve à opter pour une autre route, avec l'aide financière du gouvernement fédéral. L'électricité du Bas-Churchill sera ainsi livrée à Terre-Neuve et en Nouvelle-Écosse, où des centrales thermiques seront fermées.
Quant à votre allusion au contrat de 1969 et au prix auquel Hydro-Québec achète l'électricité du Haut-Churchill, il convient de rappeler que ce prix a été négocié à la satisfaction des parties à l'origine, et qu'il couvrait une longue période contractuelle en contrepartie du fait qu'Hydro-Québec assumait tous les risques de financement, de construction, de marchés et de variation des apports hydrauliques du Haut-Churchill à long terme.
Marc-Brian Chamberland
Directeur Communication d'entreprise
Hydro-Québec